A Paris, confinés dehors .

En mars 2020, le renforcement des mesures de lutte contre la propagation du coronavirus par le Président de la République a interdit aux Français dans un premier temps de sortir de chez eux. Mais comment peut-on rester confiné à son domicile lorsqu’on n’en a pas ?
Il y a dans Paris, comme dans d’autres régions de France, plusieurs milliers de personnes qui vivent depuis longtemps une autre forme de distanciation sociale. Ils ne sont les « proches » de personne. Ce sont les invisibles et les éloignés d’avant le virus. Ce sont des gens qui ne peuvent pas rester chez eux, car il n’ont pas de « chez eux », ni se laver les mains plusieurs fois par heure car ils ne disposent ni d’eau courante ni de savon. Beaucoup des volontaires qui les accompagnaient, qui s’en occupaient, qui leur distribuaient des soins et des vivres, des tickets de douche ou de lessive, ont disparu, obéissant comme nous tous aux mesures d’éloignement. Confinés dehors, le quotidien des personnes sans domicile fixe est rendu encore plus difficile par la pandémie, De plus, ils ne peuvent plus vivre de la mendicité puisqu'il n'y a plus personne dans les rues.
Diane Grimonet vit et travaille à Paris. Elle photographie depuis trente ans les communautés les plus précaires : mal-logés, sans-papiers, squatteurs du périphérique ou Roms. Elle intervient aussi régulièrement dans les milieux scolaires ou associatifs, avec ses archives comme support, et organise des ateliers-photo pour les personnes en difficulté. En 2020, des images de sa série « Sans-papiers » rejoignent le Musée national de l’histoire de l’immigration.
Pendant le confinement au temps de l’épidémie due au coronavirus, elle a arpenté les rue de Paris pour aller à la rencontre des plus vulnérables qui vivent dans la rue. La crise sanitaire rend visibles ceux qui étaient jusque-là invisibles et fait ressortir les inégalités.
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